• Discorso di Costantino Nigra su Petrarca ad Avignone (in francese)
  • Discorso di Nigra a Vienna in commemorazione di Umberto I
  • Discorso di Nigra a Viverone in commemorazione di Giovanni Flechia

 

Commemorazione di Petrarca ad Avignone – 19 luglio 1874

 Avignon à célébré samedi le cenquieme centenaire de la morte du Pétrarque. M. Nigrà, ministre d'Italie, a prononcé le remarquable discours qui suit:

Messieurs,
Le comité italien, qui célèbre à Pàdouë et à Arqua cette même solennité en souvenir de Pétrarque qui vous réunit ici, m'a fait l'honneur de me nommer son représentant auprès de vous. J'ai' accepté ce mandat, iigne d'envie s'il en-fut, avec un sentiment de reconnaissance sincère et profond, car je sens, messieurs, tout le prix d'un choix qui m'a permis de venir au milieu de vous pour  associer la voix de l'Italie à celle de la
France dans la commémoration d’un pôëté dont là gloire et les oeuvres appartiennent à la fois aux deux grand des nations latines.

"L'Italie aurait pu vous envoyer, à ma place, des hommes emment's dans les lettres et dans les sciences, bien plus dignes que moi, à tôus lës titres, de là représenter dans cette solennité. Mais on sait, au delà des. Alpes, que nul plus que moi n'aime la France et, sa double et glorieuse littérature; on a bien voulu se souvenir aussi qu'au milieu d'occupations d'un autre ordre ai gardé inviolable et fidèle dans mon âme le culte de la sainte poésie.

Des voix plus autorisées que la mienne. vous diront ici, messieurs, les louanges de Pétrarque et les titres que ce grand esprit à acquis, par son génie, par son caràctêre, par ses oeuvres, à l'admiration de la postérité. Elles vous diront qu'il fut à la lois poète et patriote, diplomate et savante ou'il prépara par des recherches philologimies trop oubliées le réveil des études classiques en Europe; qu'il fut, après le Dante, le principal fondateur de cette belle langue italienne qu'il contribura si puissamment'à polir, à adoucir, à Sxer; que s'inspirant dé l'exemple de vos ancêtreset de vôtre brillante littérature provençale mais en y ajoutant son propre génie, il créa une forme de poésie lyrique dont la perfection fut l'envie et le long désespoir de plusieurs générations d'imitateurs qu'il éleva la noble anéction, à laquelle 'il fut fidêle jusqu'à la mort, au
niveau d'une vertu; qu'il chanta (exemple nouveau dans son temps) l'amour le plus pur dans la langue la plus chaste; qu'il exerça par là une influence douée, salutaire et durable sur les moeurs encore rudes de son siècle; que de ces mêmes cordes de sa lyre d'où s'envolaient les tendres mélodies, éclataient, parfois, comme de la trompette d'un archange; ces nères chansons qui allaient réveiller tout à coup la patrie meurtrie et paresseuse sur son lit de misère. Elles vous diront encore que Pétrarque est l'une des figures les plus attrayantes du moyen âge, l'une de ces figures privilégiées que nulle tâche ne ternit, qui non seulement sont l'orgueil du siècle et du pays qui les virent paraître, mais qui sont la gloire et l'honneur de l'humanité.

Pour moi, messieurs, je dois restreindre mon rôle dans des limites plus étroites. Je veux vous dire ce que fut Pétrarque pour le pays qui a eu le bonheur de lui donner le berceau et la tombe.

Nous avons été élevés, au delà des Alpes, à la rude école de l'adversité.
Pendant des siècles, nous avons subi toutes les calamités, toutes les humiliations. L'oppression, le morcellement dû territoire, les discordes intestines, l'occupation étrangère, l'absence d'une patrie, la longue série des maux qui affigent les peuples asservis et divisés, nous avons tout enduré. Que l'on ne s'étonne pas si dans ces derniers temps l'Italie a fait preuve de beaucoup de sagesse et de sens politique. Nous sommes devenus sages, parce que nous avons beaucoup soufert.

Eh bien! pendant la durée, plusieurs fois séculaire, denos malheurs, savez-vous quelle était en Italie la meilleure, et, après Dieu, la seule consolation de tous ceux qui souffraient, de tous ceux qui pensaient, de tous ceux qui espéraient?

L'Italie a vécu, pensé, espéré, pour des siècles, avec ses grands poètes, ses artistes, ses savants. C'est dans la Divine Comedie du Dante, et dans les chansons de Pétrarque que les générations qui nous ont précédés ont puisé tantôt l'espérance tantôt l'encouragement, toujours, la consolation.

Notre patrie à nous c'étaient alors nos grands écrivains, et parmi ceux-ci Pétrarque tenait, après le Dante, la première place. Les nations, comme les individus, ne vivent pas seulement de réalité. Elles vivent aussi d'idées et d'imagination. Nos poètes; et Pétrarque surtout, à défaut de la réalité absente nous donnaient, comme précieuse compensation, l'éternel idéal.

Et maintenant c'est encore à son poète, couronné au Capitole, que l'Italie doit l'occasion qu'elle saisit avec un empressement bien naturel de vous envoyer par dessus les Alpes et la mer ses sounaits de cordiale amitié. Grâce à son souvenir, nous assistons au plus beau des spectacles, celui de voir réunies dans la même pensée deux grandes nations, issues du même sang, nourries des mêmes traditions artistiques et littéraires, faites pour s'en tendre. se respecter et s'aimer, et qui ne doivent désormais avoir entre elles d'autres contestations que les luttes pacifiques et fécondes de l'esprit, pareilles à celle qu'elles soutiennent en ce moment d'une façon toute courtoise pour revendiquer, chacune pour son compte. à des titres divers, mais également légitimes, le génie et l'inspiration d'un grand poète.

Car si l'Italie a éte assez heureuse pour avoir donné à Pétrarque la naissance, la langue et le tombeau, si elle lui a inspiré ses chants patriotiques, la France a eu le mérite de le garder pendant de longues années dans ce coin privilégié de la Provence qui fut pour lui une nouvelle patrie; elle eut le bonheur de lui inspirer
son immortel Chants ?we parles charmes de la femme, fortunée entre toutes, qui vit éternellement jeune et belle dans des vers admirables et qui fut le long soupir de la plus douce des muses. Luago sospir délia, più dolce musa.

Je ne peux pas, messieurs, et je ne veux pas vous cacher l'émotion que j'éprouve en voyant pour la première fois ces lieux consacrés par le génie et par la beauté.
Ma pensée aime à le figurer les deux ombres bénies de Pétrarque et de Laure passer lentement sur les rives de la Sorgue, dans l'attitude des couples heureux dont les T/'i'ompAëï nous ont peint l'image charmante. Et en remontant encore plus haut le courant des siècles, il m'est doux de rappeler, comme une sorte de pendant à ce tableau, les brillantes usures de vos ancêtres, poètes et chevaliers, qui trouvaient en Italie une seconde patrie, et qui invoquaient, pour arbitres des questions d'amour, d'illustres dames italiennes: Beatrix d'Esté, Emilie de Ravenne, la comtesse de Savoie, la marquise Malaspina, la marquise de Saluces.

Vous savez, messieurs, qu'il fut un temps ou votre belle langue était parlée et cultivée de l'autre côte des Alpes, et que vos troubadours ont souvent rencontré en Italie des émules célèbres. Les rois de Sicile n'ont pas dédaigné de toucher aux cordes de la lyre provençale, et l'histoire nous a conservé les noms et parfois les compositions de plus de trente troubadours italiens, parmi lesquels vous me permettrez de citer Nicolet de Turin, les Génois Lanfranc Gigala, Boniface Calvo, Luc de Lascaris, Parcival et Lanfranc Doria, le Vé-
nitien Barthélemy Zargi, Ferrari de Ferrare, le marquis Albert Malaspina, Bernard Arnauld et Sordel de Mantoue.
Nos châteaux et nos villes resonnaient de chants provençaux. Nous voyons accueiltis et fêtés aux cours de Montfërrat, de Ferrare, de Mantoue, à Venise, à Gênes, en Lombardie, en Toscane, Foulquet de Romans, Elle Ciirel; Albert de. Sisteron, Bernard de Ventadour, Guillaume Figneira, Guillaume de la Tour, Hugues
de Saint-Cyr, Rambaud de Vanqueiras, Peirol et d'autres non moins illustres.Mon cher pays du Canavais, où je suis né et à qui j'envoie d'ici le meilleur de mes souvenirs, est mentionné par Pierre Vidai, de Toulouse, dans des termes qui encore maintenant seraient compris par le plus illettré dé mes montagnards:

Ara m'aiberediense sans Juliaa et la doussa terra de Canaves.

Ces anciennes traditions, communes aux deux peuples, d'hospitalité, d'amitié, de confraternité littéraire, vous les renouez en ce jour, messieurs, par l'accueil cordial et distingué que vous faites, au délégué du
comité dé Padoue et par la gracieuse hospitalité qui lui est offerte par le digne représentant de votre gouvernement. Je vous en remercie au nom de nos confrères italien, au nom du comité que j'ai
l'honneur de représenter et de son illustré président, le sénateur comte Cittadella, et je me fais l'interprète auprès de vous de leurs sympathies et de leurs veux.
Et puisque le caractère international de cette fête m'en donne l'occasion, laissez moi vous exprimer aussi, au nom de l'Italie et de son vaillant Roi, les sentiments de reconnaissance inaltérable pour la part généreuse que la France a prise a notre anranchissement national.
Enfin j'apporte à Avignon et à Vaùcluse un écho de Padoue et d'Arquâ. J'api porte le souvenir des lieux où Pétrarque trouva le repos dans la tombe aux lieux où il a vécu et aimé, où il s'est inspiré, où il a laissé la plus pure, la plus forte et la plus durable affection de sa vie.

On écrit d'Avignon, 19 juillet 1874 - Costantino Nigra

 

Commemorazione di Sua Maestà Umberto I Re d'Italia

fatta dal conte Nigra, ambasciatore d'Italia in Vienna - il giorno 8 Agosto 1900

Concittadini

Un' ora d'ineffabile angoscia passa sull' Italia; una grande sventura è caduta sul nostro paese. Umberto I, il Padre della Patria, il Re buono, leale, generoso, il Re magnanimo ed eroico, il Re fedele alla nazione e al suo giuramento, fu proditoriamente assassinato da un Italiano, al momento stesso in cui si trovava in mezzo al suo popolo e assisteva ad una festa patriottica e nazionale. La mente si confonde al pensiero dell' orrendo parricidio, commesso fred­damente nel solo intento di distruggere la società e le basi del civile consorzio. Il fatto è tale che giustificherebbe chi disperasse del progresso e delle sorti dell' umanità, se una ragione superiore e invincibile non ci insegnasse che i delitti più mostruosi non possono far retrocedere i destini dei popoli.

Il Re Umberto, prima di salire al trono, aveva pagato il suo debito d'Italiano sui campi delle battaglie nazionali, dove si compì la grande opera della unificazione dell'Italia. Egli si comportò da prode soldato, col valore ereditario della sua razza. Salito al trono, su quel trono d'Italia che fu cementato dal sangue di tanti prodi, consolidato dall' ingegno e dagli sforzi concordi di tutta una generazione, anzi di varie gene­razioni dei più insigni scrittori, statisti, legislatori dell' intera penisola, egli assunse e compì con coraggiosa perseveranza il suo non facile mestiere di Re costituzionale, rimanendo fino ali' ultimo fedele osservatore del patto della nazione, difendendo contro i nemici interni ed esterni il principio liberale mo­narchico con una costanza invincibile. In mezzo alle lotte politiche, di fronte alle minacele e ai tentativi dei partiti estremi, egli rimase come torre incrollabile tra il soffio dei venti, sempre sereno, sempre giudizioso, sempre compreso dell'ardente amore del bene di quelli che erano suoi sudditi e che egli considerò sempre come figli e come concittadini. Della corona Reale, tanto di quella ereditata dagli Avi, quanto di quella votata dai - plebisciti, il Re Umberto non volle mai prendere che i doveri. Egli diede tutta la sua opera, tutto il suo grande cuore al bene dell' Italia e degli Italiani. La sua, beneficenza non conobbe limiti. Aiutato nell' opera buona da quell' angelica compagna che è la Regina Margherita, egli cercava la sventura per sollevarla, le lacrime per asciugarle. Ogni grande opera, ogni generosa impresa lo trovò iniziatore o efficace collaboratore. E ancora presente al pensiero del popolo italiano il calmo eroismo con cui Re Umberto, sfidando la morte imminente, si recò a Napoli e a Busca quando più vi infieriva la crudele e schifosa pestilenza del colèra. Egli allora non si contentò di provvedere d'ogni soccorso umano il suo popolo, colpito dal male morti­fero, ma portò ai moribondi la sua Reale parola, la consola­zione della sua vista, la stretta della sua mano. Mirabile spettacolo che eguaglia in vero coraggio quello mostrato dai martiri e dai santi. E così quando un terribile moto vulcanico copriva di rovine e di ecatombe umane una delle più ridenti isole del Mezzogiorno, si vide tra le macerie fumanti l'eroica figura del Re portar soccorso ai feriti, dirigere il lavoro di salvamento dei poveri sepolti, incoraggiare coli' esempio ed eccitare le autorità, i soldati e la popolazione terrorizzata, ali' opera del soccorso.

Il Re Umberto rese la Monarchia Italiana amata e rispettata all'estero. L,a fedeltà alle sue amicizie ed alleanze, la sua grande lealtà nei rapporti con tutte le Potenze sono ora ricordate con reverente elogio, dall' opinione pubblica di tutti i paesi.

Egli seppe mantenere la sicurezza interna ed esterna del paese; e questa sicurezza fu benefica e feconda. Durante il suo Regno di 22 anni si accrebbero in Italia le industrie, i commerci, le opere pubbliche, le opere d' arte. Si moltiplicarono le ferrovie, i telegrafi, le poste, le applicazioni delle forze idrauliche ed elettriche. Fu duplicato il numero delle scuole. Non mai le lettere, le scienze, le arti furono tenute in tanto onore come sotto il Regno del compianto Monarca.

Un solo pensiero tormentava in questi ultimi tempi 1' animo generoso del Re. Egli vedeva che se dall'un lato cre­scevano la ricchezza e 1' industria del paese, dall' altro lato i princìpi di moralità e la disciplina, senza cui non si fa nulla di durevole, venivano affievolendosi sempre più. L' Italia, a vero dire, non era il solo paese in cui la criminalità fosse in aumento. E del resto questo peggioramento morale aveva la sua radice non già, come si vuoi far credere, nella miseria e nell' ignoranza, poiché la classe lavoratrice in Italia è assai meglio retribuita e più istruita ora che nella prima metà del secolo, ma bensì in altre cause, indipendenti dal potere del Re. Tuttavia egli ne era turbato, e arrossiva di dolore e di onta ogniqualvolta un grande delitto era commesso da mano italiana dentro o fuori d'Italia. Egli, così sensibile ad ogni cosa che tornasse ad onore del suo prese, soffriva nel sentir dire o nel leggere che l'Italia, dove per amore di civiltà era stata abolita la pena di morte, era considerata come il paese degli accoltellatori e degli assassini a tradimento. Quando, non sono ancora due anni, quella virtuosa e nobilissima donna che fu l'Imperatrice Elisabetta cadde vittima innocente brutalmente immolata, in nessun luogo più che nella Reggia Italiana furono sentiti il dolore, l'abominio e l'onta per l'atroce misfatto. E appunto al Re Umberto, che aveva fatto tanto bene, e non aveva mai fatto male a nessuno, al figlio di Vittorio Emanuele, a cui gl'Italiani debbono l'unità della patria, toccava d'essere assassinato proditoriamente, da mano italiana, mentre si confidava senza timore alla guardia del suo popolo.

E noi, che facciamo parte di quella colonia Italiana di Vienna, della quale ogni anno gradiva con singolare compiacenza l'espressione di affetto e di fedele lealtà, noi siamo ora qui riuniti a piangere sulla sua tomba così brutal­mente aperta. Piangiamolo e conserviamo nella fedeltà del ricordo la sua buona paterna figura, da cui spirava la nobiltà del suo animo. Facciamo voti perché a suo figlio, il nuovo Re, che porta il nome bene auspicato di Vittorio Emanuele, sia concesso dai fati e dalla fortuna d'Italia che egli possa per lunghi anni mostrarsi sul trono come degno nipote del suo grande Avo, come degno figlio del buono, del generoso dell'onesto Re, di cui deploriamo la tragica fine. Voi avete letto il suo proclama al popolo italiano, e vi avete trovato, non una parola d'ira o vendetta per la crudele offesa, ma l'espressione sincera del grave cordoglio suo e della nazione ed un sentimento elevato di giustizia e di rispetto alle istituzioni. Il Re ha parlato colla moderazione che è la virtù dei fiduciosi e dei forti.

Io vi domando, miei cari concittadini, di avere e conser­vare pel nostro nuovo Sovrano la stessa fedeltà, la stessa lealtà, lo stesso amore, che avete sempre nutrito per l'Augusto Suo Padre. Io non dubito che voi mi darete il grato incarico di far pervenire a Sua Maestà il Re Vittorio Emanuele III, insieme alle vostre condoglianze per il lutto dell' Italia e della Reggia Italiana, l'espressione di questi vostri sentimenti, e il fervido augurio di un lungo e fortunato Regno per la prosperità della nostra Italia.

In questa triste ora, prima di separarci, il nostro pensiero corre spontaneo alla Regina Margherita, alla Donna infelice, che fu il poetico sorriso della nuova Italia ed ora ne è il gemito angoscioso. Noi mescoliamo le nostre colle sue lacrime e desideriamo con tutta l'intensità della nostra afflizione, che l'Augusta addolorata possa trovare nel suo profondo sentimento cristiano la rassegnazione delle anime forti e quel sollievo che la terra non può dare.

 

RICORDO COMMEMORATIVO per GIOVANNI FLECHIA grande filologo canavesano

Pronunciato da Costantino Nigra il giorno dell'inaugurazione del monumento a lui dedicato a Piverone

il 16 settembre  1894

Giovanni Flechia, a cui i suoi concittadini consacrano oggi nella sua terra natale un solenne ricordo, fu una delle più nobili e simpatiche figure del nostro paese e del nostro tempo. Quale fosse il suo valore nel campo della scienza lo sanno i filologi di ogni paese. Ma quanto fosse elevato il suo carattere e quanto caldo il suo cuore, noi soli lo sappiamo, noi che abbiamo vissuto a lui vicini e nella sua intimità. Piverone può con ragione gloriarsi di aver dato la culla e la dimora la più prediletta, a questo grande scienziato che fu in pari tempo il più probo degli uomini e il migliore dei cittadini.

L'opera di Flechia mal si giudicherebbe se si considerano soltanto gli scritti da lui pubblicati nel numero e nella mole. Ma se la quantità non è considerevole, il pregio ne è grandissimo. Tutto ciò che uscì dalla sua penna è perfetto. E se non scrisse di più, ciò si deve attribuire alla sua grande coscienza che non gli lasciava esporre alla luce se non cose perfette. La sua grammatica sanscrita fu e rimane un modello nel suo genere. I suoi studi di diritto nell'Università di Torino, in quel tempo si era già acquistato un nome nelle lettere italiane, colle sue belle traduzioni di poesie straniere, tra le quali ricordo quelle del profeta Velato e delle Seri di Thomas Moore.

Ma il suo genio non aveva ancora trovato la sua via. Un bel mattino, passeggiando sotto i portici di Po a Torino, il Flechia vide sopra un banco un fascicolo stampato, scucito e monco dei primi fogli. Lo comperò per pochi soldi. Era la seconda parte della grammatica comparata ................. di maggiore fatica aveva appreso. Nei tiepidi mattini della primavera del 1847 i rari passeggiatori dei viali del Valentino incontravano spesso il gruppo solitario dei tre studiosi, dei quali il maggiore di età insegnava agli altri due il sanscrito sui testi pubblicati dal Lassen, e ammiravano  la parola animata e il gesto ispirato del maestro e la reverente attenzione dei discepoli.

Uno di quei discepoli divenne poi egli stesso professore illustre di sanscrito nelle maggiori università di Italia ed i nostri poeti ne hanno lamentato recentemente la perdita. Era Giacomo Lignana. L'altro, il più giovane, ero Io, che rimango, solo dei tre, a ricordarli e a piangerli.                                             C. Nigra

Note:

Giovanni Flecchia (Piverone6 novembre 1811 – Piverone3 luglio 1892) è stato un glottologo e orientalista italiano. Suo padre Carlo, originario di Magnano, era il medico condotto del paese. Sua madre, Teresa Mosca, era diPalazzo Canavese. Giovanni studiò prima col padre e poi ad Ivrea. A 19 anni insegnò nelle scuole elementaridi Piverone. Presto si trasferì a Torino presso la famiglia dei conti Balbo, lavorando come segretario e insegnante presso le famiglie più facoltose della città. Nel frattempo frequentava l'università come uditore, non potendosi iscrivere regolarmente per mancanza di titoli legali di studio. Comprese l'utilità delle lingue moderne e le studiò trasferendosi a Londra e a Parigi, dove stette per circa un anno. Poco a poco, sempre per proprio conto, imparò la lingua e la letteratura indiana e ne ebbe tale padronanza tanto da scriverne la grammatica (Torino 1856) per incarico avuto dal ministro Luigi Cibrario. Pubblicò anche versioni dei tratti più salienti di quella letteratura. La sua perizia nelle lingue orientali antiche e moderne indusse il ministro Terenzio Mamiani (che aveva conosciuto a Parigi) ad affidargli l'insegnamento della grammatica comparata delle lingue indo-europee e del sanscrito. Fu tra i più valenti collaboratori dell'Enciclopedia Pomba e si adoperò per l'istituzione nell'ateneo torinese di una cattedra per le lingue orientali; insegnò per ben trentanove anni queste materie alternandole con la storia comparata delle letterature neo-latine e della dialettologia italiana. Tenne la presidenza della Facoltà di lettere e filologia, fu direttore della scuola di Magistero, ricoprì la carica di bibliotecario e archivista del Senato (8 maggio 1848), e si occupò ecletticamente di altri studi affini (1891).

Il governo italiano, riconoscendogli grande valore di scienziato, lo nominò Grande Ufficiale dell'Ordine della Corona d'Italia il 21 novembre 1890.

La Facoltà di Lettere di Torino gli conferì il titolo di professore emerito il 9 dicembre 1890. La Società Reale di Napoli lo elesse socio onorario e l'Accademia delle Scienze di Torino si onorò di farlo Direttore di classe e vicepresidente.

Il 20 novembre 1891 il Ministro della Pubblica Istruzione lo nominò senatore a vita. Morì a Piverone, dov'era nato, il 3 luglio 1892. La sua città natìa l'ha onorato il 16 settembre 1894 con un monumento, opera dello scultore Lusardi, e ha dato il suo nome ad una via, come pure ha fatto Torino.

Flechia ebbe tra gli studenti del suo corso libero di sanscrito, negli anni 1889-1890 e 1890-1891, Piero Martinetti, che si laureò in filosofia nel 1893 con una tesi su Il Sistema Sankhya, studio sulla filosofia indiana, pubblicata a Torino da Lattes nel 1896.